Interview croisée Margaux/Léa
Pour mettre à l’honneur les filles du FCRM dans le cadre de la journée mondiale du sport féminin, nous sommes allés interviewer deux éducatrices / joueuses, Margaux ELIES (26 ans) et Léa BORDET (19 ans).
Depuis combien de temps jouez-vous au foot, et qu’est ce qui vous y a amené ?
Margaux : J’ai commencé en 2006, à la base je faisais du basket en club depuis un petit moment, et je me souviens d’une affiche pour les portes ouvertes du FCRM. J’y jouais déjà beaucoup à la récréation, et au final ça m’a plu donc j’ai pris la licence en plus du basket. Arrivé un certain moment j’ai dû faire un choix entre les deux et ça a été le foot.
Léa : Je joue au football depuis l’âge de 6 ans, ça fait maintenant 14 ans que je n’ai pas lâché ce sport. J’ai pu débuter dans le club de St cloud avec les garçons.
Quel regard portez-vous sur le foot féminin au FCRM ?
Margaux : La section féminine au club est importante et reconnue comme on l’a lancée tôt. On était 45 quand j’ai commencé 214 aujourd’hui…Donc ça a évolué, en plus la section est ouverte dès le plus jeune âge, et grâce à notre effectif on a deux équipes dans chaque catégorie. Le club met aussi les moyens pour la développer notamment en séniors.
Léa : Le football féminin au club de Rueil Malmaison est pour moi une référence. En effet, c’est un des premiers clubs à avoir instauré une section féminine. Et aujourd’hui, le club regroupe un grand nombre de catégories féminines, ce qui prouve leur volonté de faire progresser le football féminin.
Le foot féminin a justement beaucoup évolué ces dernières années, est-ce que vous voyez cette évolution dans l’état d’esprit des gens que ce soit des filles ou des garçons ?
Margaux : Oui on sent que ça s’est plus démocratisé aujourd’hui, les filles ont moins peur je pense de venir essayer et les parents voient quand ils les amènent qu’il y en a de plus en plus et peut-être acceptent plus facilement de les inscrire.
Léa : C’est qu’aujourd’hui le football féminin n’est plus vu de la même manière qu’auparavant. Je pense que depuis la coupe du monde féminine de 2019 en France, le football féminin a pris un tournant. Notamment par sa médiatisation et le fait que ça se joue dans notre pays, les hommes et les femmes ont pu apprécier le football féminin. Maintenant le football est moins voire plus du tout catalogué comme sport masculin.
Et donc si vous aviez un poste à responsabilité au district ou ailleurs quelle serait votre première mesure pour le développer ?
Margaux : Au niveau du district il y a des bonnes choses qui sont faites déjà, il y a des sélections dès les U13, des petites coupes dès les U11… Donc ça montre qu’il y a aussi de la compétition dans le foot féminin.
Léa : Je pense qu’il faudrait faire encore plus de médiatisation sur les réseaux sociaux ou la télévision. Aujourd’hui le digital est l’avenir de la société, donc il est nécessaire de faire passer des messages dessus.
Est-ce que vous avez joué dans des équipes mixtes étant enfant, et quel regard portez- vous sur le fait de jouer avec des garçons ?
Margaux : Alors non, par contre il nous est arrivé de jouer des matchs contre les garçons, et de mémoire moi ça ne me dérangeait pas plus que ça. Mais pour parler mixité, on sent quand même quand une fille a joué entre U10 et U13 avec des garçons que ce soit au niveau technique ou impact physique. Mais maintenant quand vous avez beaucoup de filles dans des clubs c’est plus compliqué de dire “tiens toi et toi vous allez avec les garçons”… Quand tu as une section féminine comme la nôtre, tu as quand même envie de les garder ensemble.
Léa : Comme dit précédemment j’ai débuté avec les garçons à St cloud, c’est une expérience qui m’a beaucoup servi. Le fait de jouer avec les garçons m’a permis d’avoir une rage, du fait que je voulais toujours faire mieux qu’eux pour leur montrer de quoi les filles étaient capables. Et jouer avec les garçons permet de gagner plus facilement en technique et en physique car souvent ils sont plus avancés que nous quand on est jeunes. Pour finir, je conseillerais de jouer avec les garçons jusqu’à 11 ans. Au-delà il faut regrouper les filles entre elles, du fait que les garçons gagnent en force physique et n’ont plus les mêmes gabarits.
Vous coachez les U13, A pour Margaux et B pour Léa, est-ce que vous pouvez nous dire où vous en êtes cette saison ?
Margaux : On a un bon groupe, on est une trentaine à peu près, là on commence la deuxième phase, même si les scores sont pas déclarés et qu’il n’y a pas de championnat, on voit déjà de l’évolution dans le jeu après 6 mois et donc on a la coupe qui arrive en février (le Festival), ce qu’on peut considérer comme un moment important qui nous permettra de nous jauger par rapport aux autres équipes du département.
Léa : C’est ma première saison en tant que coach et elle se passe plutôt pas mal. Je prends énormément de plaisir à coacher les filles, à leur faire part de mes expériences passées et de mon savoir-faire.
Qu’est ce qu’on peut vous souhaiter pour la suite ? Et est-ce que vous voulez continuer le coaching et peut-être évoluer sur des catégories plus élevées ?
Margaux : J’aimerais passer plus tard sur du foot à 11, là elles sont 8 en U13, et on dit que le foot à 11 c’est le “vrai football”, alors j’aimerais voir si j’arriverais à mettre en place en tant que coach ce que j’ai appris en tant que joueuse.
Léa : Aujourd’hui, j’adore coacher cette catégorie mais c’est vrai qu’une catégorie avec plus d’expérience serait intéressante. Les filles auraient plus de bagage et de savoir, ça serait une autre méthode de coaching mais toute aussi enrichissante, peut être même plus.